Château de la Maguère à Labarthe-Inard

A propos du château de La Maguère

A propos du Château de La Maguère.

Au cours de quelques entretiens, Madame Monnereau, ancienne propriétaire, me rappelle la richesse du passé du château , ainsi elle met en évidence:

– l’arbre généalogique de Monsieur LAMAGUERE maire de LABARTHE-INARD en 1816 dont la famille de Madame DE CORET son épouse était propriétaire depuis plusieurs centaines d’années.

– l’inscription sur le mur d’une chambre de la déclaration en 1870 du Général LAPASSET répertoriée maintenant dans les Archives Nationales du ministère des anciens combattants.

Ce lieu qui fut la résidence de Monsieur CRUPPI, Ministre de la Justice et de l’Éducation, Sénateur et député de la Haute Garonne, auteur de nombreux livres et lois, époux de Madame Louise CREMIEUX faisant partie de jury du prix Femina, écrivain (550 de ses lettres sont aux Archives Nationales à PARIS selon la publication récente de Monsieur RODRIGUEZ chercheur au CNRS à PARIS).

Madame Crémieux fut l’amie de Romain ROLLAND qui honora dans ses écrits son passage au Château de LAMAGUERE (voir le fascicule édité en novembre 2010 par Monsieur Jean-Yves BRANCY Docteur en Histoire pour l’Association ROMAIN ROLLAND).

Ne pas oublier que Monsieur CRUPPI était le beau-père de Paul LANDOWSKI, sculpteur dont l’œuvre est mondialement connue, auteur du Monument aux Morts de la commune de Labarthe.

Elle fut également pendant plusieurs années le lieu de séjour de Monsieur Jean SUBERVILLE poète, écrivain, dont la sépulture est située dans le village de Saint Médard.

Jean-Yves Brancy, Docteur en histoire, a dédié à Pierre et Eliane Monnereau un texte en hommage pour le beau et patient travail de restauration du château. Il signale que le nom du vieil édifice a troqué son nom de « Lamaguère » en « La Maguère » évitant la confusion avec un autre castel situé dans le Gers. Il évoque aussi Louise Cruppi:

C’est dans l’une de ces lettres, reproduites en partie dans le journal de Romain Rolland, que nous entendons parler de la propriété familiale de Lamaguère où Louise Cruppi séjournait régulièrement. Nous sommes au printemps 1913 et l’écrivain retranscrit la beauté du site telle que la lui décrit son amie :

« Il y a en ce moment un petit brouillard qui flotte au-dessus de la Garonne, qui épouse ses contours, qui semble une écharpe blanche dépliée qu’un vent très doux ferait onduler au dessus de la prairie. Il y a des pêchers roses en fleurs qui se découpent sur les sommets neigeux, lointains, des Pyrénées. J’écris dehors, sous des arbres très grands, encore nus, mais qui dans le soleil paraissent tout en or. De près, on voit qu’ils ont seulement ça et là des bourgeons ronds, jaunes et luisants, qui, sur les ramilles, ont l’air de grosses topazes sur des doigts minces. La Garonne fait un bruit de mer lointaine, et tout l’immense paysage est d’une si majestueuse douceur ! »

JY Brancy ajoute: la demeure est charmante et l’on se plaît à imaginer la vie des occupants de l’époque. Ainsi de son séjour à Lamaguère en mai 1920, l’écrivain Romain Rolland rapporte ceci :

“ Je suis dans une jolie campagne pyrénéenne, à 10 kms de St Gaudens. La bruyante Garonne, toujours pressée, mais toujours virevoltante, tourne, tourne, dans les prés au pied de la maison. Sur les collines, en face, les tours en ruines de Monsieur de Montespan font les cornes. Au-delà, la chaine neigeuse, dont certains monts ont des noms arabes (le Kagir) ; les plus lointains sont déjà de l’autre côté de la frontière espagnole. C ‘est le pays de Comminges, dont je dois aller voir demain la vieille ville St Bertrand de Comminges, à la magnifique cathédrale. Alphonse de Châteaubriant se trouve ici, invité comme moi par un ami commun. Il m’a lu hier le roman qu’il termine, la Brière, et qui me paraît admirable”.

Comme le relate JY Brancy, au détour d’une de ces petites routes qui sillonnent la champagne, j’aperçois sur une butte qui domine la Garonne, la tour d’une maison seigneuriale perchée sur un promontoire, avec en arrière plan les montagnes.

Nous ne pouvons qu’approuver cette description, nous qui empruntons toujours avec plaisir la belle route montante qui, sous le Cap du Bosquet, conduit au quartier des Balignats.

Nous aussi, habitants de la commune, remercions Pierre et Eliane Monnereau pour tout le travail de restauration accompli dans le vieux château.